Tourisme scientifique en Amazonie : deux stratégies d’adaptation des végétaux.
Heliconia est investi depuis des années sur le terrain du tourisme scientifique en Amazonie. Pour ce faire, nous avons lié plusieurs partenariats avec différentes O.N.G. et institutions de protection de l’environnement. Quoi de plus naturel alors que d’utiliser notre blog pour parler de l’Amazonie côté sciences. Biologie, géologie, hydrologie, nous passerons en revue différents domaines. On va commencer aujourd’hui par l’adaptation des végétaux aux conditions parfois extrêmes de l’Amazonie.
Il est de notoriété publique que la forêt amazonienne est chaude et humide, pourtant on est toujours un peu surpris en arrivant. Les plantes contrairement au voyageur ont eu le temps d’évoluer vers des adaptations à l’humidité.
Les racines contrefort
Les racines contrefort sont dans l’imaginaire collectif de la forêt amazonienne un élément remarquable, ce terme désigne les bases de tronc qui s’étendent en larges panneaux triangulaires plus ou moins droits à la base des arbres.
Ces racines sont parfois retrouvées en Europe sur certains chênes, cependant il est frappant d’en trouver en proportion importante dans les forêts humides.
Elles permettent d’assurer un rôle de soutien dans le sol à la fois mince et humide de la forêt. Elles s’opposent aux racines pivot ancrées en profondeur sur une faible surface, la stratégie est ici de répartir la charge sur une surface très large bien que superficielle. De plus les contreforts augmentent la surface de contact avec les couches superficielles du sol, au lieu de puiser en profondeur dans un sol pauvre, l’arbre utilise les couches de surface plus riches.
Les racines contrefort assurent une grande stabilité, puisqu’elles garantissent le port aérien d’arbres s’élevant jusqu’à une soixantaine de mètres. Leur apparition en tant qu’accommodat (forme particulière liée à la localisation de l’individu) ou en tant que caractéristique de l’espèce est en discussion, de même que leur caractère ponctuel dans les populations (tous les arbres ne possèdent pas ce type de racines).
Les pneumatophores
Du grec pneumat : souffle, respiration et phoresis : porter ; les pneumatophores sont une seconde adaptation remarquable à la vie dans la forêt innondée .
Les arbres de la forêt ont pour certains les pieds dans l’eau la majorité du temps, or les cellules qui constituent les racines ont besoin de dioxygène pour respirer. Ceci constitue un problème puisque l’eau limite fortement les échanges gazeux au niveau des racines voire constitue parfois un milieu totalement anoxique (dépourvu de dioxygène).
Les plantes ont trouvé une solution originale : faire pousser les racines vers le haut. Ces organes spécialisés émergeants à partir des racines appelés pneumatophores permettent de prélever le dioxygène directement dans l’air au niveau de lenticelles ( sortes de petits trous), il sera ensuite acheminé à toutes les cellules des racines. Les pneumatphores mesurent quelques centimètres à 2 ou 3 mètres, on peut les observer aux pieds de nombreux arbres et arbustes des forêts innondées, ils possèdent selon les espèces et les endroits des formes très variées .
Pour en savoir plus sur la forêt et le tourisme scientifique en Amazonie, n’hésitez pas nous contacter. Nous travaillons avec des guides biologistes francophones qui pourront vous guider dans ce paradis vert qu’est l’Amazonie. Un grand merci à Etienne Basquin, professeur agrégé des Sciences de la Vie et de la Terre pour cette contribution.